Les événements parallèles

EVENEMENTS PARALLELES

et

FOCUS

Le Forum DEFIS SUD 2 a été l'occasion de vous présenter des activités ludiques et participatives pour mieux comprendre les enjeux des différents services mais aussi communiquer et développer son réseau notamment par le biais de 2 speed networking très prisés. Les focus sur les services essentiels ont été l'occasion, pour ceux qui voulaient en apprendre plus sur ces derniers, d'échanger directement avec des jeunes professionnels spécialistes des ces services, pour réfléchir à leurs liens avec la planification urbaine.

 

Il vous a ainsi été proposé 3 thèmes de discussion:

 
Et 5 "Focus" sur les services essentiels sous forme d'ateliers originaux et pleins de surprises:
 
 
 

Comment monter un Micro-projet ?



 

Date : Vendredi  19 février 2013

Heure : 15h30

Lieu : Arbre à palabre

 


 

Vous avez des idées plein la tête ? L’envie de monter un projet de solidarité internationale à votre échelle ? Parce qu’un tel projet ne s’improvise pas, l’Agence de Micro-Projets de la Guilde Européenne du Raid sera là pour vous délivrer tous les bons conseils sur le montage de projet et de la recherche de financements.

 


Animatrice 

Cécile Vilnet, Agence des microprojets, Guilde Européenne du Raid

 

 

Historique :

Des financements pour ces micro-projets existent depuis 1983. Les dotations se sont créées sur des fonds privés.

Depuis fin février 2013, il y a désormais une enveloppe provenant de l’AFD, 600 000 euros  à distribuer par an, avec un critère de durée de 1 à 3 ans.

 

Fonctions de l’agence :

  • Conseiller les porteurs de projet et les former

Comment ?

- Sollicitation par email  ou téléphone, il sera ensuite possible d’obtenir un entretien individuel à Paris, 6eme

- Prendre contact avec les réseaux régionaux d’appui à la solidarité internationale (coordonnées sur le site internet)

- Formation à Paris et un peu partout en France (Conception et Montage / Etablissement du budget prévisionnel et Recherche de Financement / Partenariat dans les projets de solidarité internationale/ Suivi et évaluation des projets internationaux)

Pour s’inscrire : passer par l’agence à Paris ou par les réseaux.

Coût : A Paris, c’est un stage de 2 jours à 40 euros par jour ; dans les réseaux régionaux cela peut être gratuit.

 

  • Bailleur de fonds

Les financements ne sont attribués uniquement qu’à des associations de droit français, appartenant à des pays éligibles au Comité d’aide au développement de l’OCDE.

Toutes les thématiques sont concernées, y compris les Droits de l’Homme.

Il y a 3 sessions par an.

Point positif : il y a toujours un retour sur la candidature, qu’il soit positif ou négatif (avec des conseils).

Les dossiers sont présélectionnés, puis c’est un Panel externe (partenaires techniques), qui n’a pas rencontré les porteurs de projet, qui donne son avis.

 

  • Prix Latécoère pour l’innovation solidaire (caractère innovant pour l’amélioration des conditions de vie)

Il s’agit de financements qui vont de 5 000 à 20 000 euros  avec des appels à projets plus spécifiques.  

 

  • Centre de ressources

L’agence s’occupe mettre en commun les associations qui agissent sur la même thématique ; elle crée également une base de données des bailleurs de fonds potentiels pour un projet ; et enfin, fait la promotion des micro-projets (forum, évènements, catalogue…).

 

 

Motivation lors du lancement d’un micro-projet :

Ces motivations sont altruistes bien évidemment,  mais personnelles également. Les motivations personnelles sont souvent le moteur de la mise en œuvre du projet, et il ne faut pas cacher ses motivations (engagement interculturel, personnel et politique).

Lorsqu’il s’agit d’un engagement politique, qu’on le conteste, ou qu’on se substitue au gouvernement, alors on agit politiquement. Dans ce cas, il faut faire attention à bien tenir au courent les autorités locales du développement de ce projet.

Lors de la sélection, pour juger la motivation du porteur de projet, on va également se baser sur ses ressources propres, sa présence et ses actions ; il faut également, au sein d’une même association, que la somme des motivations des individus ait une cohérence.

 

Besoin exprimé localement :

Le besoin doit venir du terrain (suite à une rencontre, un voyage …).

Ne jamais monter un projet suite à un seul constat : faire une analyse préparatoire est essentiel (notamment pour trouver des partenaires locaux).

Une fois la demande identifiée, il faut se poser la question de savoir quelle est  la meilleure solution pour répondre à cette demande ? Que propose le partenaire local ? Que proposez-vous ? Les solutions peuvent donc être multiples.

Impliquer les populations dès la conception du projet, est un bon moyen pour faire accepter celui-ci.

Quelques conseils et mises en garde :

-Attention à ne pas orienter la demande suivant des expériences précédentes

-Accompagner la population et ne pas imposer de nouvelles méthodes

-L’accompagnement dans la durée est essentiel

 

Notion de Partenariat :

Un partenaire moral, un groupement de personnes, est un partenariat plus fiable en raison de sa durabilité. Il y a moins de risque de disparition du financement.

De même en France : il ne faut pas que tout le projet repose sur une personne.

La convention de partenariat : c’est une convention écrite, datée, signée par les 2 voire 3 parties.

Rôle, apports en moyens humains, financiers, techniques, durée, tout doit être bien définis.

C’est un document de référence  contenant les clauses de résiliation.

L’ancrage local  avec la mise en avant de l’expérience du partenaire sur une thématique dans la convention de partenariat va être un support pour la demande de financement, mais pas une source de sécurité car attention : aucun recours devant la justice.

En ce qui concerne la vérification des documents des partenaires :

-AFD au niveau local

-Ambassade au niveau local

-Structure (France Volontaire, Guilde)

→On peut trouver un exemple de convention sur le site de Coordination Sud.

Un critère à ne pas oublier est la confiance : on ne peut pas tout vérifier !

 

Tout projet de développement à pour but l’autonomie du partenaire local :

6 niveaux de viabilité :

- Viabilité financière : couvrir les coûts dans la durée

- Viabilité sociale et culturelle : les changements sont-ils acceptés ? (ex : du lait en poudre pour des personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable, n’est pas un projet pertinent ; ou bien, de la peinture blanche pour des toilettes alors que le blanc est réservé au deuil dans certains pays ; ou encore, déboucher les cheminées pour enlever la fumée de l’intérieur des maisons alors même que celle-ci protégeait les habitants des moustiques porteurs du palu).

D’où s’entourer de personnes qui connaissent le pays est impératif pour éviter ces impairs !

- Viabilité organisationnelle : chacun sait ce qu’il doit faire et chacun est formé pour le faire. Il faut veiller à bien clarifier les rôles de la coopérative, les personnes choisies doivent être légitimes, et prévoir un budget formation et renforcement de capacités.

- Viabilité technique : il faut former les intervenants, étrangers comme locaux,  à l’utilisation, à la maintenance, à la réparation du matériel apporté.

Attention aux dons matériels : acheter local le plus souvent possible est un meilleur investissement. L’association Remède est une association spécialiste du don.

- Viabilité environnementale : attention à l’impact du projet sur l’environnement.  Si  le projet prévoit la consommation de ressources, il faut penser à leur renouvellement.

- Viabilité réglementaire : respecter la législation.

 

Pérennité du projet : notion de L’AGR (Activité Génératrice de Revenue)

→ Faire des prévisions de ventes,  faire un compte d’exploitation prévisionnel (qui sera d’ailleurs demandé par le bailleur de fonds).

 

 

 

-Nous ne sommes pas dans l’assistanat, on travaille avec le partenaire local, et non pas pour celui-ci

-Monter un projet est une démarche exigeante 

-Savoir s’informer et savoir s’entourer

-Contacter même les grosses structures, ne pas hésiter (car elles ont de l’expérience) 

 

-La guilde : www.la-guilde.org/

-et leur fascicule spécial micro-projets: www.la-guilde.org/IMG/pdf/AVS110.pdf 

 

 

Rapporté par Raphaëlle Cayla

 

( Revenir à la liste des débats )


 


Dialogue citoyen et démarche participative :

Info ou intox ?



 

Date : samedi 20 avril 2013

Heure : 12 h00

Lieu : La Fabrique

 

 

Revendiquée par la société civile, encensée par les acteurs institutionnels, la démarche participative est devenue incontournable dans la conduite de projets de développement. Que se cache-t-il derrière cette vertu affichée, et quels problèmes pose la participation sur le terrain ?

 

 

Animatrices

Amélie Boissonnet, Chargée de partenariats, Eau Vive,

et Jeanne Grueau, Doctorante en droit de l’environnement, Université Paris Sud XI

 

Intervenants

Laurent Chabert d’Hières, Directeur, Eau Vive,

et Lionel Goujon, Division Eau et Assainissement, Agence Française de Développement

 

 

 

Ci-dessous, les différentes affirmations que nos animatrices ont proposées au public qui donnaient son avis grâce à des cartons rouges et verts : Info ou Intox !

 

Retrouvez  les diapositives de la session ensuivant ce lien.

 

 

 

  • L'intentionnalité première de la démarche participative : l'appropriation du projet par les populations

 

Cela dépend quelle relation existe entre l’opérateur et la population.

Du point de vue du bailleur, il y a surtout un affichage du projet, mais pas d’appropriation par les populations, car elles ne participent pas.

 

 

  • Sans approche participative, un projet est voué à l’échec

 

Ca dépend du projet et de la relation entre la population et l’impact du projet. Sur de gros projets comme une station d’eau potable par exemple, il est inutile d’interroger les populations sur le type de technologie qui sera utilisée. Plus le service repose sur les usagers (notamment du point de vue financier), plus la participation des populations sera essentielle.

 

  • Information = codécision, l’important c’est de participer

 

Une réponse négative se fait très rapidement de la part des professionnels car il y a une grande différence entre information et codécision. En effet, la codécision implique l’institutionnel, le financement, etc., ce que n’implique pas forcément l’information.

L’affirmation devrait donc être nuancée : le processus d’information peut contribuer au projet. On pourrait utiliser le terme « implication » plutôt, qui est différent d’« information ».

Le terme « concertation » a également très souvent été utilisé.

 

 

  • Un processus de concertation permet à chacun d’exprimer son point de vue

 

Tout dépend de la qualité du processus de concertation. Certains processus de concertation sont de l’information minimale, car la concertation est un travail en profondeur sur des questions sociales et sociétales. Ce processus dépend de la taille du projet. Si plus de 100 000 personnes sont concernées on parle de processus démocratique, dans un objectif de représentativité. Dans les pays où il existe une faible représentation de la population dans les projets, les bailleurs de fonds accordent une surreprésentation aux minorités.

 

De nombreux obstacles à une bonne représentation des populations peuvent être identifiés :

- Un des blocages de la représentativité des populations peut être simplement la compréhension de la langue de travail par les populations concernées.

- La représentativité peut également être difficile à cause de l’existence de zones enclavées, ou de contextes culturels, sociaux et sociétaux : par exemple les jeunes et les femmes peuvent ne pas être associés aux processus de concertation.

 

Pour pallier à ces problèmes, une personne du public a proposé sur la base de son expérience, le développement de collaboration entre les ingénieurs et d’autres corps de métiers comme des spécialistes de santé publique. La médiation peut également être utilisée pour approcher la population, l’informer et l’intégrer dans les projets.

 

 

  • le dialogue avec les citoyens crée du consensus et permet de satisfaire l’intérêt général  

 

Les  avis sont partagés. Pour Laurent Chabert d’Hières, le dialogue crée du débat mais pas forcément du consensus. Le débat est utile pour mettre les choses au clair dès le début du projet ; c’est le dialogue qui permet de satisfaire l’intérêt général. Selon Laurent, on doit plutôt parler de dialogue entre les citoyens, car ce n’est pas l’opérateur qui parle avec le citoyen. De même, le terme citoyen est peut être mal choisi, et devrait être remplacé par le terme usager.

Il faudrait aussi remplacer le consensus par compromis, à l’issue du dialogue entre les usagers. On ne peut pas parler de consensus général, on parle de compromis car il y a toujours une partie de la population qui n’y trouvera pas son intérêt.

Laurent Chabert d’Hières utilise le terme d’investissement de la population en remplacement de participation, qui est un mot fourre tout. Investissement serait le terme le plus adéquat pour parler de la relation entre le porteur de projet et les populations.

 

 

  • La démocratie directe facilite la mise en œuvre d’une gouvernance locale 

       = quel est le rôle des collectivités locales ? Y a-t-il un risque de court-circuiter ou de limiter l’action des collectivités ?

 

Laurent Chabert d’Hières est mal à l’aise avec l’affirmation notamment parce que le terme «gouvernance» est très général. La bonne marche d’un service d’eau en Afrique nécessite de la maitrise d’ouvrage locale, et est idéale quand la gestion se fait par l’autorité locale. Et cela fonctionne encore mieux si l’autorité est bien élue. Il y a aussi besoin de l’intervention de l’état central, des acteurs économiques. Ca ne concerne pas seulement les citoyens électeurs du territoire et leurs élus.

Pour Lionel Goujon, ce qui caractérise la gouvernance locale c’est avant tout la fiscalité locale, qui n’est pas décentralisée en Afrique.

Des mouvements citoyens, tels que celui qui a été observé en Afrique du Sud, peuvent avoir un impact. En Afrique du Sud, ce mouvement a eu lieu dans une zone densément peuplée, dans laquelle la revendication citoyenne était forte. Certains projets peuvent être menés difficilement quand des citoyens électeurs usagers pensent que tout ce qui est fait doit être décidé par eux. Par exemple, on a pu observer de fortes tensions lors de la création de forages avec les populations, ou encore au Niger pendant les élections municipales contestées, un projet fut bloqué car tous les services impliqués étaient à l’arrêt.

 

 

  • L’approche participative est une bonne chose car elle permet de renforce la démocratie locale

      = est-ce que l’investissement des populations permet de faciliter l’expression des revendications ?

 

Pour Lionel Goujon, dans le cadre de projets menés au sein d’états totalitaires, on peut mener des approches participatives, comme par exemple en Birmanie. Mais la démarche participative peut aussi permettre à ceux qui crient le plus fort de se faire entendre, il y a donc un risque de se retrouver dans un processus anti-démocratique. D’autres facteurs comme l’emploi peuvent faciliter la démocratie (concertation entre les populations) plus que les approches participatives. Par ailleurs, il ne faut pas penser que le projet arrive sur un terrain vierge. Il y a déjà des choses en place à prendre en compte.

Pour Laurent Chabert d’Hières, on fait de toute façon du politique quand on arrive avec des projets, car on touche à l’organisation même de la société. Un projet mené sous le champ politique marche mieux que l’humanitaire sans investissement des populations.

 

 

  • L’approche participative n’est pas obligatoire mais recommandée 

= y a-t-il des dispositions légales qui imposent une démarche participative ? Etant donné que c’est un critère d’éligibilité des bailleurs, n’est ce pas devenu obligatoire ?

 

Pour Laurent Chabert d’Hières, il faudrait remplacer le terme « recommandée » par « indispensable ». Dans le domaine de l’eau par exemple, on est au Sud dans des contextes et des systèmes où l’on ne pourra pas installer les mêmes services qu’au Nord. Il faudra faire des choix, des compromis. C’est indispensable de travailler avec les futurs usagers pour que ces choix soient assumés.

Pour Lionel Goujon, l’obligation est de considérer la nécessité de l’approche participative, d’autant plus que tous les projets ne s’y prêtent pas. On peut faire une approche participative sans faire de la démocratie locale. Le terme d’approche participative regroupe beaucoup d’informations, et nécessite de prendre en compte le contexte local.

 

 

 

 

- La participation citoyenne au projet dépend du projet en question.

- Informer la population n’est pas synonyme de codécision avec celle-ci, on peut plutôt impliquer cette population par une concertation. Il s’agit de trouver un compromis plutôt qu’un consensus.

- Parler d’implication de la population, des usagers, est plus réel que de parler de sa participation.

- La mise en œuvre d’un projet implique le politique car il bouleverse l’ordre établi.

- L’approche participative ne signifie pas démocratie locale, les usagers sont pris en compte par cette approche et cela est indispensable.  

 

 

Rapporté par Marielle Misse


( Revenir à la liste des débats )

 

 

Quels OMD post-2015 ? Et si c'était vous qui décidiez ? 

 

 

 

Date : samedi 20 avril 2013

Heure : 16 h00

Lieu : La Fabrique

 

 

 

Mettez-vous dans la peau des décideurs le temps d’un jeu de rôle sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement post-2015.



Cette session s’est organisée autour d’un jeu de rôle pour réfléchir au futur des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

 

Cinq groupes de Présidents aux intérêts divergents ont été formés. Les Présidents de(s) :

…  la Terre et l’Environnement : les OMD pour vous c’est avant tout la défense de la Pacha Mama

…  Gens drôles :-) Une bonne rigolade ces OMD !

… la Contradiction : vous êtes l’avocat du Diable. Vous contredisez tout mais… vous apportez de nouvelles idées!

… Causes humanitaires : vous servez par les OMD les causes de ceux qui en ont le plus besoin

… la Crise économique : l’important dans tout ça reste la croissance économique et la rigueur.

 

Après 20 minutes pour réfléchir par groupes aux améliorations, changements, et nouveautés pour les OMD post 2015, la place a été laissée au débat entre les groupes afin de trouver un compromis sur des enjeux prioritaires pour les futurs Objectifs du Millénaire pour le Développement.

 

Retrouvez les diapositives de la session en suivant ce lien.


 

 

Animatrice

Céline Hervé-Bazin, Consultante en communication

 

et une quinzaine de participants au jeu de rôles.

 

 

 

  

Quatre enjeux prioritaires ont été identifiés suite à la confrontation des points de vue de chacun des groupes du jeu de rôle :

  1. Elever l’eau comme objectif  de Développement
  2. Développer l’information et la formation
  3. Promouvoir une approche transversale et non sectorielle
  4. Promouvoir l’éthique et la responsabilité
  5. Concevoir les programmes de développement à partir du contexte local

 

 

 

  1. Elever L’eau comme objectif de Développement

 

Prendre en compte l’eau comme droit à l’échelle nationale et légiférer

→  Fixer des objectifs sur la quantité des ressources disponibles pour limiter leur utilisation

→  Fixer des objectifs sur la qualité de l’eau pour promouvoir un accès à l’eau sans danger pour la santé

→  Définir la notion d’accès à l’eau en termes physiques : pas d’accès (plus de 3 km de marche), accès basique (à la pompe / distance de moins de 3 km et de qualité), accès améliorée (à la pompe à moins de 500 mètres et de qualité), accès au robinet (robinet chez soi)


 

  1. Développer l’information et la formation

→  Promotion de l’hygiène et des toilettes pour tous

-   Approche intégrée de l’assainissement

-   Taux de réutilisation des  déchets

-   Indicateurs de diarrhée / santé publique

→  Promotion de l’utilisation de ressources alternatives en eau

-   Promotion des eaux recyclées

→  Promotion de l’éducation

→  Promotion de l’innovation

-   Promotion innovation technologique complexe

- Promotion innovation bas coût, fiable et réutilisable dans les zones isolées, défavorisées

→  Restaurer la confiance vis-à-vis des pouvoirs publics


 

  1. Promouvoir une approche transversale et non sectorielle

 

Intégrer l’environnement dans les services, en particulier les services essentiels

→  Prendre en compte de l’empreinte Carbone dans les services

-   Empreinte carbone de la mise en œuvre des services

-   Indicateurs de pollution

→  Développer des indicateurs de pollution

-   Pollution chaine entropique

→  Développement de l’économie cyclique

 

 

  1. Promouvoir l’éthique et la responsabilité

→  Capitalisation des savoirs

→  Communication

 

 

  1. Conception des programmes à partir du local

 

Améliorer les conditions de vie et intégrer les Bidonvilles dans la ville

→  Développer des programmes « Que les bailleurs vivent dans des bidonvilles »

→  Objectif « maisons dures »

→  Promouvoir un recensement neutre, efficace et évolutif

→ Promouvoir des évaluations indépendantes des contextes en dehors des programmes de développement

 

 

Rapporté par Celine Hervé-Bazin

 

 ( Revenir à la liste des débats )


 

Focus Eau 

 




Jour : Vendredi 19 avril 2013

Heure : 11h30-12h30

Lieu : La Fabrique

 

Après un bref cadrage par les animateurs des concepts de ville durable et de villes au Sud, une réflexion collective s’est mise en place avec la participation du public sur la place du service d’eau en ville. Relié aux autres services urbains (énergie, transports, etc.), l’approche s’est faite sous plusieurs angles : l’eau comme ressource, ses usages en ville et les services urbains d’eau qui y sont associés.

  

 

Animateurs  

Julie Aubriot, Experte eau et assainissement, Hydroconseil,

Laurent Beduneau-Wang, Doctorant et conseiller en stratégie auprès de start-up intervenant dans des pays en développement (Chine, Inde, etc.)

 

  • La ville durable :

De manière simpliste, c’est une unité urbaine qui respecte les principes du développement durable. Le terme en lui-même est galvaudé, s’inscrit dans un discours sur l’attractivité des villes. Il recouvre plus ou moins partiellement une multitude de concepts : ville en transition, éco-cité, ville frugale, ville intelligente, etc. Sa définition n’est pas très bien fixée, elle est mouvante dans le temps et la géographie. La ville durable est administrée à divers échelons de gouvernance (éco-quartiers, cité, agglomération, etc.), qui gèrent des flux divers (biophysique comme l’eau, monétaire, humain avec les transports, etc..) de manière descendante (top-down) et/ou ascendante (bottom-up).

2,8% de l’eau de la planète est de l’eau douce. 2,1% de cette eau est constitué des glaces et neiges. Reste 0,7% est disponible et seulement la moitié est accessible. La ressource en eau est très inégalement répartie, ce qui provoque dans certaines zones des situations de stress hydrique. Plus de 1 milliard d’individus n’ont pas accès à l’eau potable, et plus de 5 millions en meurt chaque année.

L’urbanisation est un enjeu majeur pour l’accès à l’eau. Depuis 2011, la population urbaine au niveau mondial, dépasse la population rurale ; c’est le signal d’une accélération dans la manière dont nous allons gérer les ressources, leur répartition, parfois leur raréfaction. Par exemple, la région parisienne dépense 1,5 milliard d’euros/an pour que les franciliens aient accès à l’eau. Son PIB annuel est d’environs 500 milliards d’euros : est-ce qu’un investissement qui représente 3/1000ème du PIB à une ressource si essentielle est exorbitant, « trop cher »?

 

  • Villes du sud :

Il existe une véritable dynamique issue d’une prise de conscience que l’accès à l’eau est un enjeu essentiel :

−   l’accès à l’eau est l’un des seuls des OMD qui sera atteint en 2015
−   reconnaissance du droit à l’eau comme droit humain fondamental en 2010 par l’ONU

Mais on observe aussi une fracture urbaine : plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, et d’importantes franges de la population habitent des quartiers informels ou bidonvilles. Ces habitats recouvrent des réalités très hétérogènes mais sont caractérisés par un fort degré d’exclusion urbaine, notamment en termes d’accès aux services, dont l’eau.

 

1.      Quels sont les usages de l’eau sur un territoire ?


a. Education : l’accès à l’eau permet aux enfants d’aller à l’école lorsqu’ils sont libérés de la corvée d’eau ;

b. Santé publique : pour l’hygiène, les conditions sanitaires, les soins de santé ;

c. Nettoyage, hygiène ;

d. Energie : par exemple, en France, plus de 70% de l’eau captée dans les cours d’eau sert à produire de l’énergie, en particulier nucléaire. Plus généralement l’eau est utilisée dans l’énergie de diverses manières : centrale nucléaire, barrages, extraction de pétrole, fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste ;

e. Espaces verts / climat : l’eau sert à arroser les espaces verts / les espaces verts rafraîchissent la température et permettent de garder l’eau ;

f. Industrie, artisanat : l’eau est utilisée pour produire ; il faut distinguer l’eau de refroidissement, l’eau salie, et l’eau consommée ;

g. Transports, notamment maritime/fluvial ;

h. Alimentation et boisson : cuisson, agriculture et pêche (ressources halieutiques), élevage (alimentation du bétail) ;

i. Dimension spirituelle : l’eau utilisée dans toutes les religions ; l’eau qui après chaque usage doit retourner en terre pour être de nouveau consommée dans certaines régions de l’Islam ;

j. Loisirs ( piscines, eau de baignade, parc d'attraction, etc.) ;

k. Gestion des déchets : tout à l’égout, évacuation des déchets ;

l. Eau virtuelle : concept né en 1991, suite à la guerre en Irak, pour expliquer ce que représentent les produits consommés en termes de litres d’eau importés, exportés dans une zone à fort stress hydrique ;

m. Nettoyage, lessive.

 

2.      Quels sont les grands défis de l’accès aux services essentiels dans les villes du sud ?


a. Financement du service : 2 aspects : coût d’investissement initial, et paiement du service (entretien/maintenance) ; 

b. Accessibilité géographique, disponibilité physique de la ressource (villes sur socle par exemple) ; 

c. Volonté politique : problème de discrimination / Prise en compte des inégalités ;

d. Modèle de gouvernance : Problème de gestion (publique ? privée ? PPP ?) ;

e. Problème d’énergie : les coupures de courant peuvent troubler l’approvisionnement en eau des industries, usines de potabilisation, etc. donc des ménages ;

f. Problème foncier : non-reconnaissance des habitats informels (bidonvilles), pas de cadastre… ;

g. Qualité du service : fuites, interruptions… certaines villes privilégient l’extension du réseau plutôt que l’amélioration ;

h. Faut-il maintenir le paradigme « eau domestique - eau potable » ? eau domestique au robinet / eau potable à la vente chez le marchand ;

i. Conflits d’usage dans un contexte de rareté ;

j. Sources alternatives pour l’eau potable et domestique ;

k. Consommation irraisonnée pour certains usages : importance de la sensibilisation/éducation à la consommation d’eau ; 

l. Approvisionnement différencié = risque pour l’approvisionnement collectif ? ; 

m. Arbitrage urgence / rationalité économique (pérennité)

n. Problèmes sociologiques : prise en compte des spécificités culturelles et sociales locales.


Cliquez sur l'image pour l'agrandir 



 

  

  • L’eau dans la ville est inégalement répartie ; elle connaît une multitude d’usages concurrents. 
  • L’accès à l’eau doit prendre en compte une multitude d’obstacles d’ordre physique et technique au niveau local mais aussi économiques, politiques, sociologiques, organisationnels, etc. Ces derniers obstacles sont autant des enjeux locaux que globaux dans la mesure où ils sont liés au changement climatique.
 
 
 
- Centre d’information sur l’eau : www.cieau.com
- Programme Solidarité Eau : www.pseau.org
- Coalition Eau : www.coalition-eau.org

 

  

Rapporté par Amélie Boissonnet

  

(Revenir à la liste des débats)


 

FOCUS DECHETS


 

 

Date : Vendredi 19 avril 2013

Heure : 14h30 à 15h 30

Lieu : L’arbre à palabres

 

 

 

Il suffit d’un bref coup d’œil sur la filière des déchets en France pour s’apercevoir que la gestion des déchets est une chaine très complexe. Elle s’inscrit dans un cycle qui va de l’extraction jusqu’au réemploi, « du berceau à la tombe ».

 

Ce focus fut l’occasion de donner un aperçu de ce qu’il en était de la gestion des déchets au Sud, sous le format original de scénettes jouées par nos animateurs de choc, caricature d’un dialogue entre un responsable de municipalité du Sud et un opérateur du Nord.

 

 

Animateurs :

Jérémie Cavé, Chercheur au LATTS

Guillaume Courtin, Spécialiste en gestion des déchets, eau et assainissement, anciennement chez France Volontaires et Véolia Environnement

Baptiste Flipo,Responsable de projets de valorisation de déchets en Afrique, ETC Terra et GoodPlanet

 

 

 

 

Dans les pays du sud, on produit deux fois moins de déchets que dans les pays du Nord.

Il y a également une différence au niveau de la composition des déchets. Au Cameroun, par exemple, 60 % des déchets sont organiques.

Plus un pays est riche, moins les déchets sont organiques et, inversement, plus un pays est pauvre, plus les déchets sont organiques.

Les approches et les techniques de gestion des déchets dans les pays du Nord ne sont pas systématiquement transposables au Sud.

Les solutions flashy sont souvent moins adaptées, moins efficaces. En l’occurrence, le coût capital/travail n’est pas du tout le même au Nord et au Sud : le service peut parfaitement être peu technologique et créateur d’emplois.

La gestion des déchets fait également appel à la morphologie urbaine particulière des villes du sud et de leur économie informelle importante.  La gestion des déchets est un coût à considérer ce qui nécessite une planification préalable ainsi qu’une entité coordonnatrice au sein des municipalités du sud.

 

Au regard des enjeux et des problématiques, la gestion des déchets au sud, n’est-elle pas une bombe à retardement ?

 

 

  • Les équipements importés du Nord posent souvent problème du fait du manque de pièces détachées. A la moindre panne, ils sont inutilisables.

Les gros camions-bennes sont trop volumineux pour passer dans des quartiers aux voies étroites. Des nombreuses associations ou petites entreprises proposent des services de pré-collecte, qu’ils parviennent à facturer aux habitants. Ils déposent les déchets dans des dépôts intermédiaires.

 

  • La division sec/humide : il faut trois compartiments : déchets recyclables / organiques / souillés.

La collecte avec pesée embarquée est irréaliste, c’est mettre la charrue avant les bœufs ! Des incitations au tri existent via les marchands du secteur informel (qui rachètent les déchets secs aux habitants).

Il faut l’encourager et la réguler, plutôt que chercher (en vain) à l’évincer !

 

  • L’incinération n’est pas une solution adaptée aux PED !

Les déchets y sont trop organiques, trop humides. De surcroît, les déchets dotés d’un fort pouvoir calorifique sont les déchets convoités par les recycleurs (plastiques et papiers-cartons surtout). Un tel projet va donc à l’encontre de toute la chaîne de récupération et recyclage, comme au Brésil actuellement. Il faut plutôt chercher à intégrer les acteurs du secteur informel.

L’électricité produite par l’incinération est, à ce jour, nulle ou absolument minime ! Par ailleurs, l’incinération génère des fumées à traiter et des mâchefers à enfouir ; les déchets ne disparaissent pas !

 

  • Le compostage sur ordures brutes, c’est-à-dire non triées en amont par les habitants, donne des résultats exécrables.

Bourré de résidus de verre, de plastique, etc le compost est inutilisable ! En outre, la filière de valorisation organique doit être conçue, dès l’amont, en partenariat avec les agriculteurs de la région, pour comprendre leurs besoins, les carences des sols, etc.

Dans le meilleur des cas, le compost est donné aux agriculteurs. Ceux-ci sont habitués aux engrais chimiques et très méfiants vis-à-vis du compost. De surcroît, la distance à parcourir pour venir s’approvisionner peut être dissuasive.

 

  • L’enfouissement est une technique qui nécessite des études préalables spécifiques à la réalité du contexte.

 

Les politiques de gestion des déchets doivent partir de l’existant et de la réalité locale en prenant en compte la filière dans sa globalité.

 

 

- Les techniques et équipement du Nord ne sont pas idéals pour le Sud (composition des déchets différentes, morphologie sociale et économie informelles à prendre en compte)

- L’incinération n’est pas adaptée à la nature des déchets des PED

- Les collecteurs informels incitent au tri des déchets, pourquoi ne peut  réguler et intégrer ces derniers dans le système de gestion des déchets ?

- Il faut valoriser les déchets organiques auprès des agriculteurs et prendre en compte leurs besoins

 

« En tout cas, le meilleur déchet reste celui qui n’est pas produit », Guillaume Courtin.

 


- Association ETC terra: www.etcterra.org/fr/

 

 

Rapporté par  Mamoudou Mouctar

 

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FOCUS ASSAINISSEMENT

 

 

 

Jour : Vendredi 19 avril 2013

Heure : 17h-18h

Lieu : La Fabrique

 

 

 

 

L’objectif de la session Focus Assainissement était d’illustrer la multiplicité et la diversité des enjeux liés à l’assainissement par une série de questions-réponses entre une jeune volontaire et un super-ingénieur expérimenté…

 

 

Animateurs

 

Jean-Marie Ily, Chargé de mission Recherche et développement, PS-Eau, et Cléo Lossouarn, Chef de projet au SIAAP. 

 

 

 

Pour ce focus, nos animateurs se sont fixé un but : cuisiner et dévorer un ingénieur ! Sous la forme d’un jeu de questions-réponses entre une jeune volontaire arrivant sur le terrain ″Cléo Patra″ et un ingénieur expérimenté ″Jean-Louis Jean Jean″, la complexité de la mise en place d’un projet d’assainissement est révélée avec beaucoup d’humour !

 

Le technicien présente le projet assainissement mis en place sur le terrain dans la ville de Dirty Town : accès à des installations hypra modernes et avec des techniques derniers cris, réseau moderne d’évacuation aboutissant sur une grosse usine à biogaz, rejet des eaux usées dans le milieu naturel, etc. La jeune volontaire, désireuse de mieux comprendre le projet va se rendre compte de certains aspects du projet :  

 

  • La commune n’est pas concertée dans la réalisation dans le projet
  • Il existe un organigramme énorme où les rôles de chacun sont peu explicites
  • Les travailleurs informels « on s’en fout »
  • Une gestion du réseau laissée à l’abandon par le projet
  • Un bailleur de fonds qui finance une énorme station de biogaz à forts coûts qui fournit… la lumière pour l’éclairage de la station d’épuration !
  • Du matériel acheminé depuis l’étranger et aucune réflexion sur la maintenance du matériel.

 

 

 

Notre ingénieur, sûr de lui et de son projet, est alors introduit dans un « creuset » pour être cuisiné dans le but de trouver une meilleure recette de projet d’assainissement. Les bons ingrédients pour une bonne recette sont alors discutés :

 

  • une analyse du cadre socio-économique, juridique et culturel : de la logique, de la modestie, de la sociologie, de la psychologie, de l’anthropologie, de l’économie, une analyse de la demande. La phase d’étude est essentielle : c’est le fonds de tarte !
  • La prise en compte des éléments déjà existants sur le territoire comme les réseaux existants
  • Comprendre le rôle des acteurs, leurs interactions, le coup du service, les infrastructures (voirie)
  • Prendre en compte les coûts d’investissement mais aussi de maintenance, d’entretien. Les modèles financiers sont à monter.
  • Ne pas négliger la sensibilisation en prenant en compte les habitudes culturelles, avant et pendant les travaux.
  • Rajouter une pincée de renforcement des capacités, de formation, d’outils pédagogiques, et appropriables pour que ça ait meilleur goût !
  • Enfin mélanger avec de la planification et avec les autres services essentiels.

 

 

 

Ce focus assainissement a permis de révéler différents autres points qui feront avec le temps, de l’assainissement, un plat encore plus délicieux :

 

  • La capacité de questionner les projets et les modalités d’actions passées : les questions de cette jeune volontaire face à un ingénieur averti est bien révélateur… Le changement est palpable dans le secteur où trop souvent des modèles préétablis et des pensées standardisés sont préférés.
  • La question du temps est primordiale notamment en terme de renforcement des capacités.
  • L’assainissement a été mis à l’agenda que très récemment. On ne faisait même pas de distinction entre les différentes formes d’assainissement (latrines, toilettes, mini-réseau, etc.). On est en recherche maintenant pour mieux analyser le monde de l’assainissement.
  • L’assainissement se pense de plus en plus dans la globalité de sa filière avec une approche plus accentuée sur le maillon de la vidange par exemple.
  • Les approches évoluent et une stratégie, l’Assainissement Total Piloté par la Communauté, préconise la fin totale des subventions. Exportée à présent par un grand nombre de bailleurs de fonds, elle se base sur les principes de non-accompagnement des bénéficiaires, d’auto-construction, de participation totale et de responsabilisation des bénéficiaires.
  • La diffusion de ces programmes doit toujours prendre en compte le contexte d’intervention et il est important de donner du temps pour mettre en place une stratégie.
  • L’assainissement ne doit pas être géré de manière cloisonnée mais nécessite de prendre en compte les autres services essentiels et notamment l’accès à l’eau et la gestion des déchets.
  • Un projet d’assainissement ne doit pas être conçus par une approche purement technique.
  • Ce service essentiel doit être une politique publique intégrant les enjeux sociaux, la gestion et le financement en complément de la réponse technique.

 

 

 

- Les six guides du pS-Eau « Stratégies municipales concertées – Eau et Assainissement pour tous».

 

 

Rapporté par Diane Machayekhi


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FOCUS MOBILITÉ

 

 


 

 

Date : Samedi20/04/13

Heure : 10h30

Lieu : Arbre à Palabres

 

 

 

 

Débat général sur les enjeux actuels de la mobilité dans les villes en développement.

 

Les animateurs ont proposé aux participants (dont une part importante de professionnels du secteur du transport, pas forcément dans les villes en développement, groupe restreint) une série de questions, portant principalement sur des idées reçues liées à la mobilité et aux transports dans les villes en développement. Les participants devaient répondre à la question par « vrai » ou « faux » en montrant un carton vert ou rouge.

 

 

Animation

Garrick Pierrefeu, Chef de projet développement durable

Pauline Broutet, Chargée d’études transports, Transitec

 

Intervenants

Steven Houdayer, Ingénieur d’études en planification des transports, SYSTRA

Fabian Hinojosa, Ingénieur d’études en planification des transports, SYSTRA

 

 

-          Le nombre de déplacements est un indicateur de la santé économique d’une ville ou d’un pays. Vrai ou Faux ?

La mobilité reflète la participation à la vie économique et sociale d’une ville, permet l’accès à l’emploi et aux activités. Mais la congestion urbaine est aussi un frein au développement économique. Pour cette raison, certaines villes cherchent à rapprocher pôles d’emplois et zones résidentielles, en limitant ainsi les déplacements domicile/travail et leur impact environnemental.

 

-          L’augmentation de la voirie n’est pas nécessairement une solution à la congestion. Vrai ou Faux ?

Même si cela peut sembler contre intuitif, le développement du réseau viaire crée « un appel d’air » incitant les usagers à privilégier des modes de déplacement individuels (comme la voiture) par rapport aux transports en commun.

Cela pose le problème de la reproduction de modèles hérités de l’urbanisme de villes européennes et américaines dans les années 1970 dans des villes asiatiques notamment, où une véritable course à l’infrastructure est à l’œuvre, dans un contexte où la voiture reste souvent un symbole de richesse et de modernité.

Une nuance cependant : certaines villes, par exemple en Afrique subsaharienne, ont une trame viaire réduite, et peuvent juger nécessaire de poursuivre la création d’une voirie structurante.

A chaque ville de choisir quel type de mobilité elle souhaite promouvoir, en lien avec son modèle de développement (cf. débats ville compacte/ville étalée, avec un centre unique/polynucléaire, etc.).

 

-          Le développement d’un système de transport peut paradoxalement générer de la congestion. Au Costa Rica par exemple, les petits opérateurs privés augmentent le nombre de bus sur les itinéraires où ils voient qu’il existe une demande latente (des usagers font la queue pour rentrer dans les bus), jusqu’à former des « trains » de bus qui encombrent la voirie, ralentissent la vitesse commerciale, et donc paradoxalement diminuent l’offre de transport. La solution serait d’opter pour un mode plus capacitaire sur ces itinéraires, en travaillant l’intégration des différents modes à l’échelle de la ville.

 

-          La voirie, c’est de l’espace public ! Ces deux éléments ne peuvent être conçus séparément. La voirie doit être pensée en fonction de ses usages, et pas comme une simple infrastructure de transport. L’espace sera souvent utilisé par des commerçants, des piétons, des cyclistes, etc., d’où la nécessité de prévoir une certaine flexibilité de l’espace public. Un travail fin sur l’espace public à proximité des stations peut aussi être élément de communication pour améliorer l’image des transports en commun, comme à Antananarivo, où la ville a fortement aménager certains terminus « pilotes » en y construisant des blocs sanitaires et en accompagnant les commerçants informels pour l’amélioration de leurs échoppes.

 

-          La régulation choisie est capitale pour le bon fonctionnement d’un système de transport. L’exploitation peut être privée ou publique, en fonction des contextes. L’exploitation privée, et souvent artisanale, a ainsi fait ses preuves dans de nombreuses villes d’Afrique, où les entreprises publiques ont disparues. Cependant, une régulation publique est nécessaire pour que les itinéraires non rentables soient desservis, pour assurer une péréquation dans la tarification, pour planifier le système de transport, etc.

 

-          Le fonctionnement d’un système de transport est souvent très coûteux ! Il faut veiller à l’intégration des coûts de fonctionnement des infrastructures dans les projets pour ne pas grever le budget de la collectivité/Etat, notamment lors de l’implantation de modes lourds (métro, tram).



Finalement, un bon système de transport, c’est quoi ?


  • Un système fiable,

 

  • Adapté à la demande, qui a une fréquence prévisible, sans être nécessairement très importante et une capacité adapté à la demande. Un nombre limité de voyageurs ne nécessite pas forcément la mise en place d’une offre importante ou très capacitaire, coûteuse pour la collectivité.

 

  • Adapté au contexte. Il n’existe pas de système de transport universel, que l’on pourrait répliquer dans n’importe quelle ville. Il doit être adapté à sa topographie, aux ressources dont disposent les usagers et la ville, etc.

 

  • Un système qui soigne son information voyageur, qui permet une bonne identification des stations et produit des plans du réseau.

  

 

Rapporté par Marion Sybillin


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 Focus ENERGIE

 

 

 

 

 

Jour : Samedi 20 avril 2013

Heure : 13h30-14h30

Lieu : L’arbre à palabres

 

 

Cette session s’est déroulée sous forme de jeu autour des problématiques liées à l’énergie dans les pays en développement. Reprenant les principes du jeu de l’oie, le jeu permet aux participants de faire un tour d’horizon des problématiques énergétiques que rencontrent au quotidien les habitants des pays du Sud, s’attachant tour à tour au point de vue de la femme, de l’homme et de l’enfant.

Ce jeu schématique a permis de susciter réflexion et discussion sur chacune des solutions énergétiques abordées.

 

 

 

 

 

Animatrices

Clara Kayserbil, Nathalie Frayssinet et Francesca Pilo

 

   

Les participants ont été regroupés en trois équipes de quatre ou cinq pour revivre la « journée type » de la femme, de l’homme et de l’enfant dans un pays du Sud, avec un focus sur les choix énergétiques.

A tour de rôle, chaque équipe a du choisir entre différentes façons de remplir une tâche définie (par exemple, la cuisson des aliments, la mouture du grain, le transport, etc.), en tenant compte de trois critères : le coût, l’impact sur l’environnement et la qualité de vie. Elle doit ensuite répondre à une question plus générale sur la thématique de l’énergie.

 

En fin de session, une réflexion rapide au sein de chaque équipe a permis de dégager des idées clés :

  • Femme : libération - l’accès à l’énergie permet de simplifier ou du moins d’accélérer la tenue des tâches ménagères courantes (cuisson, mouture de grain, ...) et peut « libérer » ou émanciper la femme qui dispose de plus de temps ;
  • Enfant : innovation locale pour la production d’énergie - une production locale d’énergie permettrait d’améliorer les conditions de vie de chacun.

 

Trois idées phare ressortent :

 

- Bien-être : la problématique de l'énergie, c'est "la vie après la survie" (après l'accès à l'eau potable, la santé, etc.) ; elle pose la question du développement social et économique, de l'occupation du quotidien, et constitue un levier de libération qui peut amener vers une autre contribution à la société que des activités chronophages au jour le jour.


- Multiplicité : l'accès universel est un concept abstrait dans ce domaine, où l'on doit répondre à une multiplicité de besoins (chauffage, transport, cuisine, santé, divertissement,...) avec une multiplicité de ressources et solutions technologiques, qui ont toutes leurs limites, leurs inconvénients, sont adaptées à différentes échelles, etc. Tout le jeu est de chercher la combinaison gagnante selon le lieu et la population.


- Local : on ne peut pas se concentrer à 100% sur le tout électrique et les hydrocarbures pour tous, car cela ne pourra arriver à terme qu'à un horizon très lointain, mais on peut se pencher sur des alternatives moins coûteuses et qui ont l'impact social le plus positif et l'impact environnemental le moins négatif : production locale, avec des ressources locales, adaptée à des besoins locaux. Une conclusion facile à tirer sur les projets énergétiques dans le monde, c'est qu'une solution sans contexte est une fausse problématisation ; ce qui fonctionne parfaitement quelque part peut être un échec ailleurs.


Rapporté par Simon Grossiord