Jour : Vendredi 30 janvier 2015

Lieu : Scène de l’Agora des métiers (Salle Emile Laffon)

Animation : Chloé Friedlander, Auditeur au Mastère Spécialisé « Integrated Urban Systems - École des Ponts

Intervenants : Morgan Mouton (Chercheur, LATTS)

 

 

Illustration par Hélène Pouille

 

Tu peux nous expliquer rapidement ton métier?

 

« Je fais un doctorat, donc de la recherche. Je travaille sur ma thèse, dont le sujet a été élaboré à la suite d’un mémoire de fin de master. Je suis financé par un contrat doctoral, par l’Université Paris-Est (environ 1400 euros par mois). Parallèlement, j’ai une activité d’enseignement puisque je donne des TD à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée. »

 

Qu’est-ce qui t’a motivé à faire ce métier ?

 

« Je savais que je voulais faire de la recherche. J’ai acquis, au fur et à mesure de ma formation, un certain nombre d’intérêts scientifiques, et c’est en faisant une thèse que j’ai pu satisfaire au mieux cette curiosité. »

 

Ton boulot c’est plutôt bureau ou plutôt terrain ?

 

« Il y a un peu des deux, ça dépend des périodes. J’ai commencé par travailler depuis la France, dans mon labo. Je devais me familiariser avec la littérature, construire mon sujet de thèse. Puis j’ai été sur le terrain pendant 6 mois, pour récolter des données et confronter mes premières hypothèses de travail à la réalité. J’y retourne pour 3 mois en septembre. Mon travail de terrain passe beaucoup par des entretiens. »

 

 

Tu passes plus de temps à travailler seul ou en équipe ?

 

« Ma thèse, je la fais seul. Mais j’ai des occasions de collaborer avec d’autres personnes : lorsque l’on travaille sur un projet de recherche, lorsque j’écris un article avec au autre auteur par exemple. Je ne me sens pas particulièrement isolé. On rencontre aussi d’autres chercheurs ou d’autres professionnels à des colloques, des séminaires, etc. »

 

 Qu’est-ce qui te motive aujourd’hui ?

 

« Ecrire ma thèse, parvenir à apporter quelque chose de nouveau, même modestement, dans les domaines scientifiques qui m’intéressent. »

 

Qu’est-ce qui t’a déjà surpris, déçu ou déstabilisé ?

 

« Faire mon premier terrain, et me rendre compte qu’il y a un décalage entre mes hypothèses de travail et ma réalité, devoir repenser mon sujet de thèse, etc. Il y a une remise en question régulière de la façon dont je formule mon sujet, de mes hypothèses de travail, etc. C’est sans doute ça, le plus déstabilisant. »

 

Qu’est-ce qui peut plaire ou déplaire dans ce métier ?

 

« D’abord, c’est la possibilité de travailler sur un sujet que j’ai choisi, ce qui en soit est très précieux. Ensuite, sur mes conditions de travail, j’apprécie aussi la grande autonomie dont je dispose. »

 

A quoi faut-il s’attendre si on fait ton choix de carrière ? Quelle place pour les initiatives ?

 

« Du fait justement de cette grande liberté que j’évoquais, une large part du travail de recherche repose sur des initiatives personnelles. »

 

Avec quelles familles d’acteurs, présentes dans l’Agora des Métiers as-tu des interactions régulières ? Et sur quels services essentiels travailles-tu ?

 

« Avant de commencer ma thèse, j’ai travaillé sur un projet de recherche qui portait sur le système de traitement des eaux usées à Windhoek, en Namibie, et à cette occasion j’ai travaillé avec des personnes de Safege, qui est représenté sur le forum. Maintenant, je m’intéresse à l’électricité, et j’ai passé un certain temps avec le personnel du distributeur d’électricité à Manille. En plus des utilities, je côtoie des ONG qui ont elles aussi des éléments à m’apporter. »

 

Y a-t-il un temps moyen d’occupation pour ton poste actuel ? Sur quoi cela débouche-t-il ?

Et dans 10 ans, tu te vois où ?

 

« On considère que la durée d’une thèse doit être de 3 ans, mais si on parle de temps moyen effectif c’est plutôt 4 ans. Et après ça, le problème est de trouver un poste. La concurrence est de plus en plus rude à ce niveau là, ce qui rend particulièrement difficile de se projeter dans l’avenir. A priori je veux poursuivre dans la recherche, mais reste à savoir si ce sera possible. »

Pour en savoir plus 

http://www.latts.fr/