Jour : Vendredi

Date : 30/1/2015

Heure : 14h30

Lieu : Salle Potiron

Animation : Cécile Vilnet, Agence des Micro-Projets

Introduction aux bases d'un microprojet :

- Quel accompagnement et formations ?

- Quel accès aux financements ?

- Comment constituer un dossier ?

Agence des Micro Projets (AMP)

Cette Agence existe depuis trente ans et est soutenue par l'Agence Française de Développement depuis 2009.

Sa vocation est d’accompagner des porteurs de projets via des formations en gestion de projets, du financement et de la mutualisation/capitalisation d’expériences. Les financements accordés par l’AMP sont passés de 80 000 € à 600 000 € par an.

Seules les associations de droit français, existant depuis plus de 2 ans (parution au Journal Officiel), et possédant moins de 250 000€ de ressources annuelles (comptes de résultats validés par la dernière Assemblée Générale) peuvent postuler pour bénéficier d’un soutien compris entre 2 000 € et 15 000 €.

 

 

Avant de se lancer

Il faut réaliser des analyses préalables en France et sur le terrain.

L’analyse du contexte local est fondamentale : qui est le partenaire local (personne morale) avec qui on va travailler ?

Il faut aussi bien déterminer les besoins locaux, les bénéficiaires directs et indirects du projet, ainsi que les exclus. Y a t-il possibilité d’intégrer ces derniers ?

 

Il faut pouvoir formuler le projet et le cadre logique : objectifs, résultats attendus, activités, indicateurs…

Il est important de bien structurer le partenariat à travers une convention de partenariat : définition des rôles et engagements de chacun.

Une des questions les plus importantes d’un projet de développement : quelle viabilité financière du projet ? Comment les frais de fonctionnement, récurrents vont-ils être couverts ?

La partie suivi et évaluation est à prendre en compte dès la conception du projet.

 

Le contexte local

 

Quelles sont les conditions sur place, quels sont les besoins, où est le manque ? Pour cela, l’analyse descendante est très utile : partir du pays pour arriver sur la zone.

 

Attention à la rigueur sur les sources utilisées, les citer. Le contexte d’un pays évoluant beaucoup, il est utile d’utiliser la triangularisation des sources pour vérifier son information. (Utilisation de 3 sources différentes)

 

Il est aussi important de savoir qui travaille sur la même thématique et dans quelle zone, afin d’éviter de faire les choses en double, ou en « concurrence » et créer des synergies.

 

Conception du projet

 

Les partenaires locaux :

S’il y a besoin d’un accord des autorités locales, il est important de l’avoir dès le début.

Il est important de s’appuyer sur un partenaire local principal et des partenaires secondaires. Cela apporte une multiplication des interlocuteurs, et donc des sources d’information plus fiables.

Attention : ce partenaire doit être un groupe de personnes reconnues officiellement et non pas une personne physique (pour éviter l’intérêt individuel et le fait que tout le projet repose sur les épaules d’une seule personne).

 

Aussi, des questions sont à se poser : Quelles sont les valeurs/éthique du partenaire? Comment le partenaire est-il apprécié, intégré par ses pairs ? Quelles sont les motivations du porteur de projet ? Pourquoi cette problématique plutôt qu’une autre ? Quel bénéfice va-t-il en tirer ? Pourquoi le porteur de projet a fait appel à vous ? Quels sont les besoins du porteur de projet ? Quelles sont les différences culturelles à prendre en compte ?

 

Les bénéficiaires :

Les bénéficiaires directs doivent être chiffrés et impliqués dès le début, afin d’obtenir leur accord dans le projet. Quels sont les critères de sélection ?

Les bénéficiaires indirects doivent pouvoir être estimés et tenus au courant du projet. Ils sont un atout dans la réussite de l’action.

Les exclus doivent aussi être considérés. Le dialogue et l’échange avec eux est extrêmement important. Ils sont en effet source de tensions potentielle qu’il faut savoir gérer.

 

L’étude des besoins

La méthode générale est celle de l’Arbre à Problèmes. C’est la méthode principale utilisée par les ONG. Elle permet de bien comprendre la problématique à résoudre, de notre point de vue comme de celui du partenaire local.

Il faut donc identifier le problème central. Celui-ci prend sa source dans des causes (les racines) et va engendrer des conséquences (les branches). L’arbre à problèmes est à réaliser avec le partenaire local qui connait les problématiques locales.

Dans l’arbre à solutions, les problèmes analysés deviennent des objectifs, les effets deviennent les résultats attendus et les causes sont résolues par la mise en place d’activités avec des partenaires et un public ciblé.

 

Définition du partenariat et élaboration de la convention

Il faut structurer le partenariat afin de cimenter des engagements. Du côté de l’association française, il faut analyser les compétences et les capacités disponibles : combien de temps j’ai à donner ? combien d’argent ? Il est aussi important de responsabiliser le partenaire local dans son engagement.

 

Un partenariat nécessite du temps, de la rigueur et des motivations.

 

La convention de partenariat

C’est un document écrit, daté, signé par les parties prenantes. Il se compose de quelques pages qui scellent l’engagement entre le partenaire du Nord et le partenaire du Sud. Y figurent la présentation des intervenants, les objectifs du projet, la répartition des rôles, les moyens humains/techniques/financiers et la durée. Ce document n'a pas de valeur juridique, mais il permet d’engager moralement les acteurs. Au-delà de fournir un cadre de référence tout au long du projet, il permet d’obtenir des financements auprès de bailleurs. Des ruptures de partenariat sont possibles :

- Le partenaire local devient autonome

- Les objectifs sont atteints

- Une des parties ne respecte pas ses engagements

- Existence d’un problème de moyens humains, techniques ou financiers

- En cas de force majeure (catastrophes naturelle, bouleversement politique)

 

Le cadre logique :

On définit d’abord l’objectif global : quelle est l’objectif vers lequel le projet tend ? (concrètement non atteignable)

On définit ensuite les objectifs spécifiques, en employant des verbes d’action à l’infinitif. Il n’y a qu’une seule idée par objectif, clairement formulée, afin d’être compris par tous. Il faut que l’objectif soit réalisable et mesurable afin de pouvoir en mesurer l’efficacité.

Enfin, on définit les résultats attendus (sous forme de phrases au présent) et les activités (sous forme de noms d’action).

 

Les activités

Beaucoup de questions se posent en montant de la mise en œuvre d’une activité : quels moyens humains, techniques financiers ? Quels temps ? Quelles informations ? Quel suivi ? Quel coût ? Il faut pouvoir définir un maximum d’éléments en amont pour ne pas être bloqué en cours de route.

La mise en place d’une activité donne souvent naissance à d’autres activités. Exemple : Je veux creuser un puits (objectif principal), mais on ne peut pas creuser partout. Une activité de recensement des terrains disponibles va être nécessaire.

 

Ce processus donne des notions de logique temporelle et de coordination des actions. « On ne met pas la charrue avant les bœufs ». Il permet une réflexion sur les ressources, le support, le financement, le suivi…

Un chronogramme peut aussi être élaboré pour une bonne coordination des activités entre elles (activités menées en parallèle ou bien les unes à la suite des autres).

La continuité du projet doit aussi être assurée en prévoyant des sources de financement locales pour le partenaire local : Activités Génératrices de Revenus, participation du gouvernement, cotisations, dons, Ambassades implantées dans le pays, délégations locales de l’UE/ONU…

 

Viabilité

On parle de viabilité lorsque les objectifs sont atteints mais que les bénéfices perdurent une fois le retrait de l’aide.  Cela garantit une autonomie et une pérennité de l'action après la fin de l'aide à différents points de vue :

Viabilité financière : très importante lors d’une demande de projet. Comment les frais récurrents de fonctionnement sont-ils couverts ?

Viabilité technique : est ce que les utilisateurs savent se servir des outils, les entretenir, les réparer … ? les pièces de rechange sont-elles disponibles sur place ? (où, à quels prix ?)

Viabilité politique : le projet respecte-t-il bien les lois et s’intègre-t-il dans les politiques sectorielles du gouvernement ?

Viabilité environnementale : quel est l’impact de mon projet sur l’environnement ?

Viabilité sociale et culturelle : le projet respecte t-il les us et coutumes ? il faut se rapprocher des personnes qui connaissent le terrain .  

 

Les outils de suivi et d’évaluation ?

Le suivi est un outil de pilotage du projet à tous les niveaux (activités, résultats attendus, objectifs) qui permet de valider les grandes étapes ou bien réorienter le projet si nécessaire.

On évalue un projet à partir de quatre critères principaux :

Efficacité : Est-ce que j’ai atteint mes objectifs ?

Efficience : Quelle utilisation optimale des moyens ?

Durabilité : Est-ce que mon projet est pérenne ?

Cohérence : Est-ce que mon projet est cohérent vis-à-vis des autres projets mis en place dans la zone ?

Il est important que ces retours soient réalisés par des responsables capables d’objectivité.

Une évalaution peut être interne, externe ou mixte. Elle peut se dérouler à mi-parcours ou ex-post c’est à dire à la fin du projet.

Pour en savoir plus

Télécharger la présentation de la session en cliquant ici

Capitalisé par : Betty Comte