Que peuvent faire les puissances publiques ?

 

Du point de vue du décideur public : Quelles sont les solutions techniques ou institutionnelles ?

 

Collecter l’information sur les populations et les contextes urbains est un préalable indispensable. Le diagnostic comprend :

 

• Les espaces urbains : topographie, trame urbaine (souvent irrégulière), densité
• Le profil socio-économique des populations et analyse de la demande : usages actuels et taux d’équipement, mais aussi « aspirations » à consommer davantage (demande latente qui pourrait être satisfaite par des nouvelles solutions socio-techniques).
• Participation budgétaire : les capacités à payer et solutions à apporter pour faciliter le paiement
• Organisation interne aux quartiers : identification des acteurs et des institutions (représentants de quartiers, écoles…), niveau d’organisation collective des résidents
• Ressources naturelles (surtout en milieu rural)
• Coordination des acteurs à différentes échelles : du national à l’échelle du quartier 

Il faut évaluer la capacité d’appropriation des produits par la population, et ainsi la nécessité de sensibiliser aux bonnes pratiques et renforcer la confiance en la technologie.

Dans les quartiers irréguliers l’accès au réseau d’électricité représente un enjeu bien plus large que l’amélioration de la qualité de vie des habitants. L’installation du réseau d’électricité est un processus qui permet de mitiger la négation de la reconnaissance de ces habitats de la part de l’Etat et peut être envisagé comme une forme de sécurisation foncière. La facture d’électricité est en effet un document administratif d’importance en raison de l’absence de titres fonciers et vecteur d’intégration socio-spatiale. 

 

Idées clés

 

• Dans le monde, 70 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité en ville, et 60 millions aux énergies modernes.

• « Dans le monde, on estime à 3 millions le nombre de personnes qui meurent par an à cause de la pollution intérieure (OMS). » On parle ici des particules toxiques liées aux fumées de cuisson alimentaire dans des espaces confinés, qui provoquent des troubles respiratoires. Ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus exposés.
• La précarité énergétique est une réalité en France également, elle concerne 10% de la population. Il existe différents indicateurs pour mesurer cette précarité (part des dépenses énergétiques dans le budget…), mais on constate que la précarité énergétique concerne aussi bien le nord que le Sud.
• Il existe des solutions pour l’éclairage (par exemple : la lampe gravitaire GravityLight sur le même principe que les horloges de nos grand-mères, permet d’éclairer à partir d’un système de poids seul, sans énergie autre que celle de la gravité) qui semblent intéressantes mais qui ne sont pas forcément adaptées aux attentes des bénéficiaires qui veulent avant tout rentrer dans la modernité. Cela passe aussi par le design, les couleurs, au-delà de l’aspect fonctionnel. Il est nécessaire d’avoir une démarche marketing social dans l’offre de services.

 

Capitalisé par Muriel Desgeorges